LA FORMATION AGROPASTORALE AU CAMEROUN

Le Centre de formation agropastorale de Zoétélé les a formés. Le Programme C2D-AFOP leur a permis de développer avec succès leur exploitation agropastorale. A cœur ouvert, ces deux jeunes se confient sur leur réussite.

Pauline et Laurent EKOUMA sont autonomes avec la réalisation de leurs activités d’élevage porcicole et piscicole au village.

Ce couple  est pratiquement devenu un  modèle dans le  village Olounou par Zoétélé au Sud du Cameroun. Laurent Ekouma et Pauline Essama Mbita Epouse Ekouma, sont aujourd’hui fiers de leur statut d’Exploitants Agricoles.

Jeunes dynamiques, ils se rencontrent pour la première fois dans la ville d’Endom  en l’an 2000 où l’homme autrefois, fabriquait et vendait des marmites artisanales, tandis que la femme cultivait la terre dont la récolte des fruits lui permettait d’assurer les frais d’écolage de ses petits frères. Activité non lucrative pour l’homme, les deux s’accordent à unir leurs forces pour opérer le grand retour au village et faire de la terre leur moyen  de vivre.

Opportunité saisie

Quand le Directeur du Centre de Formation Agropastorale de Zoétélé, Révérend Rémy Metouguema, lors d’un passage dans le village Olounou a sensibilisé les populations sur  l’opportunité de formation et d’installation offerte par le Programme d’Appui à la rénovation et au développement de la Formation Professionnelle dans les secteurs de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche (AFOP), le couple a sauté tout de suite sur l’occasion en or. «Cela a été une chance pour moi de percevoir très vite l’enjeu de cette opportunité. Ça permettait de réaliser mon rêve», souligne Laurent Ekouma.

Monsieur et Madame Ekouma sont Exploitants Agricoles de la deuxième promotion de Zoétélé, un Centre où la formation se passe en famille et en milieu socio-professionnel. Au terme de deux années de formation, ils ont présenté leurs projets respectifs devant la commission territoriale et financière, qui les ont validés.

Passée cette phase, ils affirment avoir bénéficié d’un appui financier du programme AFOP: «Nous avons reçu un financement de 3.000.000 FCFA, dont 1.500.000 FCFA chacun.»

Le jeune Laurent Ekouma avait pour cœur de projet la pisciculture. Actuellement, il est propriétaire de cinq étangs piscicole et de 1/2 hectare de macabo associé au bananier plantain.  Et il  projette de lancer aussitôt une cacaoyère pour ne pas rater la saison.

Financement AFOP

Quant à Pauline Essama Mbita Epouse Ekouma, son projet a porté sur l’élevage de porcs d’engraissement.  A cause du coût élevé des sujets, elle a choisi le système naisseur engraisseur.

Son apport personnel, dit-elle, est issu de la vente de manioc sorti de son champ. Ses revenus lui ont permis de dégager la parcelle où a été élevé le bâtiment pour ses porcs. Elle  signale aussi avoir apporté des planches, des pelles et des machettes pour la réalisation de son exploitation. «J’ai construit un bâtiment de dix loges avec neuf sujets que je nourris», déclare-t-elle avec  fierté. Elle confie par ailleurs être propriétaire d’un champ d’un demi-hectare de manioc.

Désormais dans une posture de conseillère, Mme Ekouma invite ses camarades de promotion encore en attente de  financement et ceux en cours de formation d’être patients, de se mettre véritablement au travail et de persévérer.

Quoi de plus normal, dans un contexte où l’agriculture s’offre comme une opportunité sérieuse pour l’emploi et l’autonomisation de la jeunesse camerounaise.

                                                                                  Lucie Nnanga Samba

                                                                                  Cellule de communication AFOP

Légende photos :

Pauline et Laurent Ekouma sont autonomes avec la réalisation de leurs activités d’élevage porcicole et piscicole au village.

« J’ai construit ma maison et je me suis marié »

Laurent Ekouma, pisciculteur à Zoétélé

« J’ai pu réaliser mon rêve grâce au Programme AFOP. Je parle pour que tout le monde m’entende, ce programme a changé ma vie. Grâce à la formation et à l’appui reçu, je me suis stabilisé au village, j’ai construit ma maison et je me suis marié. Bref, je suis devenu un homme responsable qui prend des décisions dans sa famille et à l’église où  j’occupe désormais le poste d’Ancien. Je suis très fier de mon statut. En ce moment, je suis le seul pisciculteur de ma localité. Et j’entends persévérer dans cette activité.»

«Je suis devenue une personne ressource au village »

Pauline Essama Mbita, éleveuse de porcs à Zoétélé

« J’ai créé une association dénommée Femmes capables dont je suis la présidente, dans le but de contourner la jalousie, rapprocher les femmes et les intéresser de plus en plus à la pratique des métiers agropastoraux. Nous comptons la faire légaliser bientôt. Non seulement que je suis devenue une personne ressource ici au village, mais j’occupe également le poste de diaconesse à l’église. Je remercie le programme AFOP d’avoir cru en nous, jamais je ne l’oublierai».

                                                                     Propos recueillis par

                                                                              Lucie Nnanga Samba